• Non pas que je déteste la marche solitaire qui nous libère de bien des préoccupations et nous rend à nous même quand la distance sollicite un tant soit peu notre énergie vitale ,je le répète cet exercice jubilatoire devenu essentiel à maints penseurs peut m'être d'un grand secours pour diluer une peine ou simplement me calmer après un orage conjugal,mais la trace stérile pourtant pas faute d'essaimage , indifférente aux efforts prodigués fut-elle esthétique arabesque me laisse la gorge plus torturée et plus sèche qu'un oued inondé de photons.Le jeûne dans le désert qui propulsa un nazaréen vers une destinée même pas imaginée dans ses magiques régressions ne me révéla sous le soleil exactement, pas l'ombre d'une illusion.J'aurais aimé pourtant candide que j'étais, dans une course épique , comme un souffleur de vers faire gonfler les cœurs de pierre et briller les pupilles éteintes .

     


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  • Je n'oublierai jamais ces mots qui sonnèrent le glas de mon innocence.La dure réalité venait de frapper en pleine gueule,le candide que j'étais.Le devoir portait sur la guerre .Je m'en souviendrai toute ma vie ,j'avais mis toutes mes tripes ,dans la description la plus objective d'un champ de bataille.La Grande Guerre me donnait dans l'horreur une matière inépuisable .Acier brulant et charpie.Que savais-je des industriels SCHNEIDER ET KRUPP ?La "grosseBERTHA" me disait bien quelque chose,mais de là à faire le rapprochement avec la RUHR.Quelle claque j'ai prise.J'avais écrit un"chef d'oeuvre"de sensibilité et de réalisme.Bien que n'ayant pas lu "voyage au bout de la nuit ",la nature humaine aux sentiments exacerbés,de la merde ,de la boue,du courage ou de la folie?De ces soldats hébétés,à la vue de leur meilleur ami transformé en écorché de laboratoire.Mourir ou crever c'est le titre d'un bouquin qui traine dans ma bibliothèque,quelle différence?Elle est de taille,la dignité,se battre jusqu'à bout de sang,s'accrocher à la vie ,ne pas tout perdre dans cette absurdité.De l'acier du feu,pour faire du fric.Et tes cou ..... ne servent à rien!Tu es là pantelant ,prêt à croire n'importe quoi....pourvu que...Tu es un bon petit soldat ,on a misé sur toi ,Il faut que tu rapportes,alors cravache nom de dieu!!!Zéro pointé,hors sujet!!Le verdict est tombé.Adieu aux armes .Elle m'a eu la prof.Entre nous c'était la guerre.La force de frappe;la dissuasion,la froideur mathématique d'une machine de guerre.Comment pouvais -je m'intéresser à çà .Le "dormeur du val" m'avais tellement ému..Et çà continue encore et encore......Qu'est-il devenu ce camarade de classe ,admirateur des USA,qui avait si bien compris la sèche vérité,l'argent d'abord!


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  • Voilà bientôt dix-sept ans que nous nous fondions dans le même tableau .Oh il y eut bien des moments de lassitude,des irritations et même des ruptures intempestives (je confesse mon impétuosité),mais je me rendais toujours à cette conclusion ;je l'ai dans la peau .Nous avons ensemble tourné les pages d'un feuilletonesque cinquante nuances de gris jusqu'à cette insolente blancheur .Et malgré les incitations appuyées de quelques militantes de la douceur à tous crins,pourtant sur le fil du rasoir je m'étais battu pour la garder .Mais tout à une fin ,je ne sais pas si c'est ma proche soixantaine ou simplement l'ennui d'un jour pluvieux,en tous cas prenant à témoin le miroir de la salle de bain, dans un soliloque grimacier je déclarais mon envie irrésistible de changement.Couper tout,redessiner les lignes de ma vie,retrouver une certaine fraîcheur et emporté  dans un geste rageur je l'assassinais!Sur elle je me suis acharné en coups brefs mais fermes .Ainsi celle qui fut ma fierté,celle à qui je prodiguais tant de soins fut fauchée sans vergogne .Maintenant réduite en miettes dans le lavabo elle satisferait l'appétit du siphon !

     


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  • IL est sept heures ,sept heures moins le quart quand la mer tordue de douleur s'insinue dans les rêves mourants au petit matin.Les paupières encore lourdes voudraient ne pas s'ouvrir sur le désastre pressenti.Les sirènes hurlent le désespoir et les coeurs aux mille pages froissées se compulsent avec nostalgie,une lettre oubliée,un mot d'amour retenu.Ici point de délectation morose ,le fatalisme est viscéral ,toute chose est à prendre comme elle vient.Le maelstrom macabre passe en revue les accessoires futiles de la consommation outrancière.Flottant dans le potage trop salé, les bagnoles agonisent ,idoles déchues.La turgescence urbanistique n'est plus que fracas purulent  .Cà et là quelques totems hideux drapés de cent mille prières défient le destin. Jetées au vent ,les paroles inutiles se noient dans un tsunami lacrymal.Et le soleil se lève ,rouge!Devant le cadavre   énucléé d'une poupée ,un cormoran déglutit ,un oeil de verre dans le bec.La sauvagerie renaît sans gloire , la liberté confisquée déferle, étrangère à toute métaphysique elle statue!Les hommes chevauchent leurs chimères ,vaniteux et dominateurs ,mais un panache de fumée les renvoie à leur juste proportion,infiniment petits.Le charivari japonais interpelle ,un aréopage cosmopolite déballe son savoir,des écolos obtus aux fervents nucléaristes .Nô,quelle pantomime se joue ici quand le drame sans fard se déclame là-bas .

     


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  • La robe d'or au clair de lune,ombre chinoise sur la route de la soie ,aux apparats du destrier tu préférais les ailes du  vent.D'oasis en oasis tu étrennais ta liberté,inépuisable coursier.Puis aux hardes se mêlèrent les hordes,les cavalierschassèrent les bergers,le fer croisa le fer ,la peau frotta la peau . le sang irrigua le désert plus que pluie ne fit jamais.et ta légende naquit sous la yourte,les Bakhshis narrant inlassablement tes prodiges.Le musicien pinçait avec gourmandise les cordes d'un Dutar complice les yeux brillants de désir pour toi:O "fils du vent".Façonné ,poli au sable noir du Karakoum.Tu ne vivais que d'amour et de cavalcades échevelées,cherchant ta maigre pitance de l'Amou-Daria à la Caspienne sans  seigneur ni maitre.Tu ne demandais pas plus qu'un peu d'herbe sèche et la rosée du matin.Témudjin tomba t-il en amour ou tes qualités exceptionnelles t'aliénèrent-elles à tout jamais à l'homme .Tu fus harnaché comme un prince,alourdi d'une selle ,enserré d'une sous ventrière et tu piaffais.Tes jambes de danseuse,nerveuses et endurantes tissaient de razzias en saccages,ta notoriété:cheval de guerre!Enrolé de force,entravé,admiré,adulé,mais toujours insoumis quelque part!Que t'importaient le foin et l'eau fraiche.ô fils du vent :Akhal-Teké est ton nom.

     


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