• Chronique d'une bronchite .No 20.

    Nous sommes lundi ,il fait beau et je sors cet après midi .La tension est bonne ,la température normale,et si ce n'est un peu de fébrilité après quatre jours de quasi alitement,j'ai une forme étonnante après une opération de ce genre .La seule chose qui me chagrine c'est le cathéter encore figé sur le dos de ma main droite bleue comme un steak .On frappe à la porte ,une femme m'appelle pour une ultime radio de contrôle.Je ne saisis pas tout de suite que je dois la suivre,les derniers clichés ayant été tirés à même le lit .Je finis par la suivre .

    "vous m'attendiez" lui dis-je .

    "Oui suivez-moi"me dit-elle.

    Une dernière fois je pose mon torse nu sur la plaque froide,je bloque ma respiration,çà y est .La manipulatrice fait une lecture sur un écran.

    "C'est bon" me dit-elle

    Je me rhabille.

    "Vous arriverez à remonter par l'escalier"?

     

    "Oui çà ira"

     

    Je ne suis pas du genre à me laisser aller.Combien de batailles gagnées contre moi-même,l'adversité ne m'a jamais fait peur .La maladie vaincue,la tabagie éteinte,les tripes raclées.Jamais baissé les bras,la hargne amie fidèle me bottant le cul .Nul obstacle que je ne vainquis,courageux et froid.J'ai tracé ma vie comme une sente ,à coups francs dans la jungle.Un seul but ,le bonheur !J'ai donné des coups j'en ai reçus.Debout toujours ,quelques fois avec des béquilles bien sûr,mais confiant .Aujourd'hui pourtant je crains le combat inégal et l'inexorabilité de la cause à effet .Combien de temps encore serai-je dans ce bouillon amer dans lequel je surnage depuis la mi-mars ?Depuis le quinze mars exactement !Les ides me seront me seront-elles favorables ,moi qui sans être "hygiéniste"n'ai jamais franchi le Rubicon?

     

    Je regagne ma chambre et revêt mon jean,un T shirt frais .Dans les starting block j'attends la signature des papiers de sortie.J'attendrai un certain temps!Treize heures trente ,ma femme patiente avec moi .L'infirmière de service nous informe:"les papiers de sortie vont être signés sans tarder par le chirurgien".Dans le milieu médical la notion du temps est plus que galvaudée,deux minutes n'ont de limite que notre exaspération .Une heure plus tard bagages faits,je me présente à la "réception"du service .J'entends l'infirmière papoter avec un collègue...Je reste poli ,je ne l'interpelle pas et pourtant ...elle finit par arriver .

    "Vous pouvez passer au secrétariat du Dr S...tout est en ordre ".

    "Merci au revoir" lui dis-je.

    La secrétaire du Dr S ...m'accueille avec son sourire habituel,du moins celui que je lui connais .

    "L e Dr Z...est en vacance cette semaine" .

    Un rendez-vous est donc fixé pour le six juin .Elle me remet une ordonnance,une prescription pour du doliprane .

    "Vous ne voulez pas un autre médicament?"m'interroge t-elle.

    "Non" lui dis-je(je n'ai aucune douleur) .

     

    Elle me remet un petit carton ;rendez-vous avec le chirurgien le 23 juin à 14h.

    "Au revoir et bon courage monsieur ".

    "Oh ne vous inquiétez pas .Je ne vais pas me laisser aller.Au revoir ".

     

    ."


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