• Week end à Honfleur no 3

    Autour du vieux bassin,devant les terrasses entoilées,de volubiles  aboyeurs  nous inciteraient presque à partir en bordée.Ah le beau voyage!Un "moules frites" ou une escalope à la"milanaise"...Nous quittons les quais encombrés pour les ruelles moins fréquentées.Cette ville est truffée de restaurants ,crêperies et autres brasseries,hélas les cartes et menus,bien que la mer irrigue son cœur,ne me mettent pas l'eau à la bouche.Sauf à pulvériser le "nourrain" ,les plats proposés sont d'une affligeante banalité.Heureusement j'ai gardé mon cuir sur le dos car un petit vent sec racle les couloirs pavés .Marysajane aimerait s'installer enfin et dîner ...au diable la toque étoilée!Remontant  une venelle escarpée nous retrouvons par hasard la  désormais libre place Ste Catherine .Nous délaissons le "Corsaire" et ses fruits de mer,au"Bouchon"l'heure  n'est pas encore à l'embouteillage,nous sommes accueillis sans grimaces .Foie gras et confiture de figues  pour madame ,pour moi une demi douzaines d'huîtres et une sauce à l'échalote que je néglige ,préférant déguster le mollusque dans son jus.Si le vin rouge est mis à l'honneur par quelques véritables crus,le blanc fait figure de parent pauvre;pas de moelleux pour accompagner le foie gras...Et pour le reste,entre le muscadet trop sec et le très honorable Chablis mon choix est évident.Suivront une entrecôte à point et une assiette de rougets en filets,pour l'indispensable dessert nous aviseront.Les huîtres ne trahissent pas le palais,pas comme le bourgogne un tantinet agaçant pour mes "délicates" papilles.Ma compagne semble elle  satisfaite de son entrée.Ah, voilà le"cake"...Bernard Campan,non sans blague,même calvitie,même face à s'excuser d'être né.Dans le doute pour le reste, je m'abstiens .Un couple s'approche.Le patron ouvre la fermeture "Eclair" du barnum :"vous avez réservé"?"Désolé çà va pas être possible".Un sourire ne coûte pourtant pas cher;je présume que son chiffre d'affaires n'en souffre pas car il balance et "remboule" force d'habitude.Je me dit que l'on a eu la chance.Je déteste me faire refouler!  Vingt heures passées.Le serveur qui apporte les plats s'étonne ...Pour madame non pas le poisson ,mais l'entrecôte ! L'homme à la table voisine sort son téléphone portable."Soixante-cinq" informe t-il sa femme,assez fort... et sans préalable je lui renvoie la balle :"c'était couru ".S'en suis une discussion croisée.Il essaie de convaincre ma femme de je ne sais quelle vertu Macroniste et j'entraine ma voisine dans ma vision plus nuancée du verdict des urnes que je juge tronqué. "Pour Macron lui dis-je ;"cela fait bien six mois que le vois dans un fauteuil".Si en deux mille sept une Ségolène médiatisée se fit mettre hors course par une majorité de femmes,son adversaire lui aussi dans la mire creva donc l'écran ,aidé par des  "suffragettes" énamourées.Et voilà qu'une figure nouvelle mise en orbite par la "médiasphère"se verrait bien en Roi Soleil.Gare à la fronde jeune homme.Nous évoquons Bayrou que je trouve cohérent dans son cheminement.Ni judas,ni opportuniste,"En marche" pense t-il lui ouvre un boulevard .Le consensus ,pour lui fut toujours un gage de stabilité du navire.Bien que je ne retienne comme fait d'arme la gifle qui calma un pickpocket en herbe,je ne crois pas qu'il soit un bon petit soldat .Elle évoque Mélenchon et les craintes qu'il lui inspire."J'aurais aimé que l'on fasse tabula rasa.Jean Luc Mélenchon était pour ce faire le candidat idéal",lui dis-je.Puis son mari et moi échangeons plus longuement,trop longuement ...elle s'impatiente et semble t-il le restaurateur aussi .Je demande l'addition,présente mes excuses à la charmante dame:"oui c'est vrai je m'emballe un peu".Ils nous quittent.Nous  leur  souhaitons,Marysajane et moi une excellente soirée. Bernard Campan est soulagé...deux tables se libèrent . 


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