• Du temps où je croyais encore en Dieu ,ce dieu tout puissant, dont en prière on souhaitait que la volonté soit faite sur la terre comme au ciel;eh bien le soir, dans ma chambre glaciale ,recroquevillé dans mon petit lit froid, je maudissais cette espèce de salaud qui laissait souffrir ma chère maman.Oh ,sans connaître le blasphème je m'en voulais bien des mots que je prononçais à mi-voix,mais pourquoi tant de cruauté,alors qu'on l'appelait "le bon dieu". N'avait-il pas ,selon l'enseignement du catéchisme délégué son fils pour sauver tous les hommes.Bien sûr, sœur Agnièce ,une religieuse,une bonne sœur,encore,une  des nombreuses épouses de Dieu,tous voiles dehors sur son cyclomoteur,venait quotidiennement prodiguer des soins à ma mère.Je me souviens de son épaisse  serviette de cuir noire de laquelle elle sortait son boîtier de fer blanc,la seringue et l'impressionnante aiguille .L'odeur d'alcool accentuait encore le cauchemar .Et les suppliques de cette mère tant aimée...Mais comment pouvait-elle demander à celui qui avait selon l'expression consacrée ,rappelé à lui son époux de lui accorder non pas  un sursis, mais une totale guérison.Bien sûr je n'avais aucune idée du mal dont souffrait ma mère ...je n'avais alors jamais entendu parlé de l'hypocondrie.Depuis je n'ai plus insulté le fauteur de troubles,d'ailleurs je ne lui parle plus .Ma chère maman fêtera cette année ses quatre-vingt trois ans !


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  • Faut-il avoir les fesses si propres pour dénoncer  l'usage à discrétion d'un cabinet noir !Peut-on quand-on prétend au trône,tous azimuts  accumuler  les boulettes ?Il lui en faudra du papier cul ,car le voyant devant des millions de téléspectateurs ,gauchement après s'être chié dessus,vouloir s'essuyer par journaux interposés de la merde qu'il a lui même produite.Je crains, mais ne m'en plaindrai pas ,qu'au bout d'un interminable rouleau,ce fidèle qui sans vergogne fréquenta les chiottes de la république avec la même aisance que le  confessionnal catholique,ne finisse en momie,heureusement embaumée pour masquer la puanteur qu'il exhale!Je l'ai trouvé tour à tour:poli (je veux dire ,sans aspérités notables),malicieux,pathétique et finalement ringard ...


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  • Jakez ,la mascotte de notre atelier,celui qui pouvait tout dire .Du moins désinhibé par un alcoolisme peut-être atavique ,récurrent et quasi toléré par une hiérarchie,quoique militaire,adoucie par un paternalisme ,sinon une condescendance marquée pour cette armée de "matelots"rompus aux travaux les plus pénibles,qui malgré tout ,avec la généreuse contribution d'entreprises extérieures redonnaient de la vigueur à notre flotte de guerre.Donc Jakez ;lui-même  pupille de la nation( son paternel avait eu la bonne idée de passer l'arme à gauche en terre Indochinoise)protégé et surprotégé ne se privait-il pas de rappeler à ces jeunes gens,rejetons des plus belles épaulettes où plus modestement des chefs de travaux et autres techniciens ,qu'ils bénéficiaient, sans parler de passe droits,de l'influence  et surtout de facilités administratives incitées par leurs papas chéris pour obtenir des emplois d'été.Cette année-là ce fut un blondinet aux manières jugées incompatibles avec l'immersion en milieu industriel et plus prosaïquement ouvrier ,qui fut soumis à l'inévitable inquisition :"tu es le fils à qui "?Le jeune homme se senti agressé ...cet hurluberlu hirsute aux yeux globuleux injectés de sang après une absorption plus que nécessaire à un équilibre temporaire,ne le rassurait pas .La réponse malgré tout se fit sentir.Le ton était  hautain et ramenait la question à la vulgarité ressentie ."Mon père est le PDG de ...".Jakez ne s'en ému guère et rétorqua :"ah tu es le fils d'un "marchand d'hommes".(ainsi était nommés les différents responsables des entreprises sous traitantes et il faut bien le dire sous payantes,opérant dans le giron de l'Arsenal).Quelques jours plus tard le chérubin aux boucles d'ors,plus habitué à l'atomisation  d'eau de toilette qu'aux vapeurs acides de peintures et autres projections de particules ferreuses,se retrouva au bassin no 1 à bord d'un bâtiment de la "Royale". Lorsqu'il lui fut proposé( ainsi que stipulé je suppose  dans son contrat,mais je doute que la fonction effective lui fut demandée,la mise à l'épreuve devenait donc jubilatoire pour le compagnon,faire subir à un fils de patron une humiliation sans précédent ) , mettre les gants ,les lunettes pour en toute sécurité,bien sûr après démonstration préalable,ragréer à l'aide d'une meuleuse pneumatique, un cordon de soudure;il ne tint guère à poursuivre l'expérience plus avant .Il faisait très chaud cet été là,le pont était brûlant et la pose était la bienvenue .La conversation s'était engagée avec un "major" grisonnant ,barbe impeccablement taillée ,corps svelte dans un uniforme beige, tiré à quatre épingles le gars .Les échanges allaient librement jusqu'au moment où ce brave militaire se mit à faire des commentaires tendancieux sur les ex métallos exerçant leur talent  dans la grande forme de radoub du port de commerce .Leur penchant,compte tenu de leur forte emprise(surtout légendaire) sur les  mercantiles armateurs , un peu allègre à faire la grève .Ainsi disait-il ces gentils garçons avaient purement et simplement conduit ce fleuron brestois à la fermeture(savait-il ce matamore qu'au Portugal,(je les ai vus de mes yeux )des métallos travaillent aujourd'hui encore pour un salaire indigne de leur talent). Ainsi le malheureux fils à papa fit les frais de l'irritation provoquée par le militaire indélicat .L'homme missionné pour l'encadrer et plus sûrement le chaperonner lui désignant deux tôliers occupés à meuler plage arrière, lui demanda avec malice ,et une certaine rancœur :"tu sais combien ton père les paie"?Sans lui laisser le temps de répondre ,il lui asséna le montant probable de leur rémunération.Le jeune homme songeant sans doute à cet instant, non pas à la pénibilité de leur travail ,mais bien à l'affection qu'il portait à son père ,le défendit :"il ne peut pas les payer plus ,sinon la boîte coule"!Hahaha gentil le garçon .Il me semble avoir eu vent des pratiques cavalières du dit PDG dont je tairai le nom.Trois jours  ,à ce rythme  il tint trois jours .Les sarcasmes eurent donc raison de la sinécure  envisagée,mais ici pour la becquetance,il faut "crocher"dedans.Alors un contremaître tout dévoué à son boss vint l'extraire du bouillon fielleux, car bon sang ne saurait mentir ,il ne supportait pas  la sueur et la "crasse ...de meule" bien sûr !Quant à notre célèbre Jakez ,arrêté par les gendarmes maritimes à la porte de la Corderie(donnant  boulevard Jean Moulin) en état d'ébriété très avancée ,un coup de fil magique (ne l'appelait -on pas l'amiral)dissuada les gendarmes d'entraver sa sortie en ville .


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