• De nouveau chez le docteur Z...pour prendre connaissance des résultats du dernier scanner je n'en mène pas large .Suspendu que je suis à ses lèvres ..".Eh bien" me dit-il "le compte rendu du médecin de l'hôpital signifie son incapacité à déceler quoique ce soit car le patient n'était pas à jeun".Bon dieu pour qui me prend t-on ?Quand on me stipule examen à faire à jeun ,je suis scrupuleusement le protocole !En résumé me voilà aussi con!Depuis 2 mois je vis dans un flou pas vraiment artistique.je n'ai surtout pas envie de jouer le mariole!Bon je passerais sur la fibro qui elle non plus ne fit pas avancer le schmilblick mais fit sonner une fois de plus le tiroir caisse!(money... j'ai en tête l'air des Pink Floyd)L'ultime analyse se profile donc.Et quelle analyse!Mon pneumologue référent me propose ni plus ni moins qu'une lobectomie totale ou partielle du lobe inférieur du poumon droit selon l'avis du chirurgien compétent ."Il vous sera prélevé une"portion de vache qui rit"."Vous me remercierez dans tous les cas de vous l'avoir proposé .S'il n'y a rien tant mieux ".Je ne peux qu'acquiescer .Une vérité inattaquable !Quelques interrogations me taraudent quand au dysfonctionnement probable,je lui en fais part et il me rassure ."Avec de l'exercice physique régulier vous récupérerez votre souffle sans trop de difficulté".Ai-je vraiment le choix ?Je ne suis pas kamikaze,j'ai toujours su prendre une décision avec confiance .Je passerai donc sur le billard.Une secrétaire appelle la clinique du "Grand Chemin".Rendez-vous est pris avec un spécialiste de chirurgie thoracique pour un entretien préalable,puis un second à Keraudren pour une évaluation de stress du cœur.Aller c'est parti ...


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  • Mr L'H...Une infirmière me fait entrer dans un couloir ...tiens voilà la jeune femme volontaire pestant tout à l'heure devant la porte close ...Mon infirmière me mène dans un réduit ,me fait allonger sur un brancard et me pose un cathéter , j'ai malgré moi toujours cette appréhension ancrée dans les veines depuis les 7 tentatives avortées d'une stagiaire dans les années 80.Ah quelle délivrance quand un médecin anesthésiste me fit gonfler cette veine tant recherchée,aussi incongru que cela puisse paraître cet homme de l'art avait demandé expressément qu'on lui trouvât un sèche cheveux et oh miracle dans un geste d'une infinie douceur logea l'aiguille tant redoutée à la place qu'elle ne demandait qu'à prendre .Un comprimé m'a été donné à sucer et je somnole quasiment ,état de réflexe dont j'ai pris l'habitude depuis bien des années ,tant chez le dentiste que lors d'examen plus ou moins douloureux.Une envie pressante me conduit aux toilettes .Au sortir je lis une affichette rappelant aux divers intervenants les consignes d'hygiène .Elle souligne ,mais n'est-ce pas du simple bon sens,que les infections dans les hôpitaux tuent plus que tout autre maladie .Voilà une demi-heure passée ,la manipulatrice me guide vers la salle d'examen .Allégé de mon blouson et chemise ,chaîne retirée du cou je m'étends sur le plateau du scanner ."je vous fais l'injection me dit-elle ,çà va brûler un peu au niveau du thorax ".La machine se met en route et me voici virtuellement découpé en rondelles .Advienne que pourra ...Les dés semblent jetés .Sorti plus en forme que supposé je téléphone à ma fille pour l'informer que je rentre seul .Le tram me ramène à la maison ...Home sweet home .


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  • Muni de mon kit d'injection j'emprunte le couloir blanc et froid qui conduit au sous-sol ou se situe la médecine nucléaire du CHU Brestois .Il est 7h45,une dame âgée patiente déjà avec celle qui me semble être sa fille,puis des ambulanciers dont la priorité de passage est affichée sur un mur poussent un vieillard sur un brancard.Une jeune femme se présente devant la porte et lâche un:"merde c'est fermé"et s'en retourne alertement .8H et quelques minutes ,la porte s'ouvre,un type sensiblement plus pressé que tout le monde nous brûle la politesse.Dans ce corridor la chronologie m'importe peu ,depuis quelques semaines la notion de temps m'est devenue toute relative .Je m'annonce à la secrétaire et m'assieds attendant mon tour .Nom de dieu il faut venir ici pour réaliser à quel point il y a de victimes potentielles de ce fléau ,aléatoire disait un professeur de médecine .(la faute à "pas de chance")Mouais,sauf que ...J'ai toujours été l'ennemi juré du hasard .Qu'il n'y a pas de fumée sans feu et que la relation de cause à effet constitue une base de réflexion sérieuse.Je me souviens justement de ces réflexions d'un autre genre,celles dont nous étions régulièrement abreuvés à la médecine dite de prévention.Quel que soit le mal dont nous souffrions ;il se trouvait toujours un champion de la mauvaise foi pour poser un diagnostic en rapport avec notre hygiène de vie ;qui fumait se trouvait forcément accablé de reproches,invoquait-il les atmosphères insalubres,la fumée de soudage ou les particules en suspension dans l'air que l'on incriminait toujours sa trop forte consommation de tabac.Celui qu'un collègue appelait affectueusement "le vampire"(un infirmier qui me semblait pourtant vivre une idylle avec la dive bouteille)sans dire qu'il fut le parangon des "botteurs en touche"n'en était pas moins un émérite défenseur de la non responsabilité des conditions de travail et de la parfaite ignorance de l'encadrement .Deux sujets principaux dont je n'occulterais pas la réalité alimentaient la quasi totalité des consultations ."Quelle est votre consommation d'alcool...et bien sûr le nombre de cigarettes grillées (on ne parlait encore de "tabac rigolo"(cannabis),mais il devint lui aussi un élément constitutif de la déchéance ouvrière).Vinrent les réunions d'information,la transparence,au cours desquelles nous furent exposés les dangers potentiels et assénés les moyens d'y faire face.En gros :"tu connais les risques et les parades,si malgré tout tu es victime c'est pour ta pomme".


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  • Le résultat de ce dernier scanner ,deux nodules dans le lobe inférieur du poumon droit ,l'un de 7 mm et l'autre de 4 mm ne m'inquiète pas plus que çà ,bien que le médecin ait noté:"à surveiller à 6 mois".C'est donc relativement confiant que je me rends à la consultation de pneumologie.Mon petit bagage sous le bras le Dr Z...m'accueille dans son cabinet .Je lui remets les documents .Tout en lisant le compte rendu de son confrère ,Il introduit dans son PC la disquette associée ."Oh que voyons nous là :"serait-ce un petit cancer"?"me dit-il sans plus d'émotion que s'il me donnait un résultat sportif."Vous avez été exposé à l'amiante et de surcroît vous fumiez"."Oui lui dis-je mais j'ai cessé de fumer en 1984"."Le corps a plus de mémoire que les hommes politiques" me rétorque t-il! Ces deux éléments associés sont multiplicateurs de risques ,c'est évident ,mais bon dieu,m'être fait violence pour mettre le tabac hors jeu et me retrouver là dans le plus terrible doute.Bon il n'y a pas à tergiverser !Scanner avec injection à faire au CHU de Brest ,scintigraphie ,à jeun bien sûr .Une fibro avec biopsie est également programmée dans une clinique ou le médecin exerce .Voilà un vendredi noir.Autant dire que ma sérénité est passablement ébranlée .L'après-midi est lourd de questionnement et d'indignation.Sur cette plage ou je me suis allongé l'horizon m'échappe,pourtant je me projette dans un futur éventuel ,des lendemains vécus sans moi .J'imagine les miens gérant au mieux mon absence,mes petits-enfants privés de leur "Papy"et çà me fait mal !La nuit m'apporte un certain recul,au matin j'ai deux carrés blancs dans la tête.Tout en blanc, je vois tout en blanc,le lit d'hôpital ou agonisait ma tante le masque à oxygène sur le visage et la pompe à morphine qui crachait sa petite musique de chambre,mortifère."Nom de dieu!Tu ne vas pas te laisser aller,tu vas te faire une raison !Tu ne vas pas faire chier ton entourage avec une morosité peut-être légitime,mais qui de toutes façons ne changerait rien .Eh coco personne ne peut t'aider,voilà tu es seul face à toi-même .Des paroles et des images entendues ici et vues là te viennent en mémoire.La rage de Steve Mac Queen relatée par son ex-compagne Ali Mac Graw et donnée en exemple de pire injustice par notre animateur CHSCT lors de la présentation dans les années 80 des dangers potentiels de cette saloperie d'amiante.L'acteur passionné de course automobile,victime d'inhalation empoisonnante de particules de plaquettes de frein (interdites depuis heureusement),ton si gentil voisin lui aussi victime de la mécanique que tu entendais tousser ,devant qui par politesse tu déchaussais tes lunettes de soleil pour mieux le regarder en face et dont le regard si franc malgré la maladie te pénétrait au plus profond,mais il te fallait garder bonne figure.Pardon ...à tous les autres dont les souffrances me furent plus ou moins livrées par procuration .


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  • Me voilà reçu par une charmante secrétaire qui plus tard me fera un examen de souffle .Je patiente une demi-heure en salle d'attente et la "bimbo"m'appelle .Je la suis au sous-sol .En quelques mots elle me donne les instructions nécessaires au bon déroulement de l'examen.Une pince sur le nez je dois souffler dans un embout en carton .Sur un ordinateur elle a configuré les paramètres ,taille ,poids,âge et le calcul de capacité respiratoire s'affichera.Un quart d'heure plus tard me voilà face au médecin qui me communique le résultat ;perte de 13%.Je n'en suis guère étonné tant ces derniers mois les raidillons arpentés lors de mes balades fixent sans concession mes limites .

    "De quand date votre dernier scanner "me demande t-il?J'avoue ne pas le savoir .Dans ses archives un document de 2006 .Cela fait 10 ans déjà !

    "Vous n'avez plus de relation avec la médecine du travail"?

    "Non ,j'ai fait ma visite de départ à la retraite en décembre 2014 et vu la façon dont on s'est débarrassé de moi l'affaire est plus que close,je ne veux plus entendre parler de DCNS"!

    Rendez -vous pris pour un prochain scanner et nouvelle consultation programmée.Je n'en saurai donc pas plus aujourd'hui.

     


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