• Passé le boulevard "Mouchotte",descendue la rue de la Porte et le toboggan vers "Jean Bart",je clipse mon badge,salue le vigile de service(recruté comme nombre de ses collègues dans les rangs très sélects des retraités de la "royale" ;honneur ,patrie,valeur,discipline;avec de telles lettres on n'hésite pas ,on embauche. Ici comme ailleurs les restrictions budgétaires ayant conduit à la professionnalisation des armées ont imprimé des coupes sombres ,ainsi les gendarmes maritimes pour qui j'ai une sympathie folle furent invités à agiter leurs jolies menottes sur des claviers ou frapper les pavés, encore nombreux dans la base navale ,bref verbaliser le péquin .)et m'achemine sans hâte vers le B 1(bâtiment no 1)ou je dois rencontrer le gentil émissaire de ma fuyante hiérarchie.Surprise! Mon badge ne fait plus office de sésame.Mes droits auraient-ils été retirés ...déjà ?Un collègue m'offre l'aspiration ,me voilà devant la pointeuse .Pris en compte, je passe les deux portes coupe feu,emprunte l'interminable couloir,grimpe l'escalier (où un collègue fit une chute spectaculaire sans déclarer l'accident de travail,en effet des réunions d'informations très connotées pour ne pas dire suggestives en avaient dissuadé plus d'un .Tout accident du travail ne conduisait-il pas l'infortuné chez Mr le directeur en personne ;sommé de s'expliquer sur les circonstances ,d'une chute ,d'une entorse,ou d'une coupure bénigne .Comment après toutes ces recommandations,ces consignes de sécurité ...un individu possédant toutes ses facultés physiques et intellectuelles pouvait-il se blesser bêtement .Non décidément cela coûtait trop cher à la Bu !(Business Unit)),à l'étage je tourne à gauche,passe un nouveau sas et me plante devant le bureau de Môssieur Le C... La politesse des rois lui échappe comme bien d'autres choses d'ailleurs ,à chacun son éducation.Je poireaute donc un bon quart d'heure avant de croiser le regard supérieur du "vénérable comptable".


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  • Trois septembre deux mille quatorze,comme un écolier après deux mois de vacances je rentre. Comme un écolier j'ai soigné ma tenue ;petit blazer bleu acier ,chemise en coton léger,pantalon de lin et mocassins, d'une blancheur impeccable , lunettes noires ,sans oublier ce trait de parfum indispensable (Terre d'Hermès).On a beau être mis au ban,on en demeure pas moins élégant .Madame D C ne le soulignait-elle pas avec une étonnante spontanéité .Cette dame souvent critiquée et même moquée; un certain Georges ne l'avait -il pas affublée d'un surnom pour le moins méprisant :"la jument verte".Je la crois certes pugnace et sûrement ambitieuse ,mais jamais arrogante.J'aime les femmes qui assument dans un caractère bien trempé leur féminité.Après deux mois de grasse matinée je retrouve dans la fraîcheur matinale les quelques kilomètres de marche jubilatoire qui me menait chaque jour depuis bientôt quatre décennies jusqu'à l'Arsenal .Nom emblématique de ce complexe industriel objet de tous les fantasmes brestois ,tour à tour admiré pour la qualité du travail ,décrié pour une supposée douceur dans l'effort ou moqué pour son folklore , honni par la classe de phagocytes désormais aux manettes . Je me souviens encore de mon arrivée aux "Bâtiments en Fer" .

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    Mais bon dieu petit homme qu'est-ce que tu t'imaginais?Parce que tu en avais bavé de la rancœur,que l'écume des jours t'avait carapaçonné(et peut-être handicapé) tu te croyais aguerri .Bien sûr tu avais pris des pains dans ta jolie petite gueule(souviens toi ,tu avais failli perdre un œil) mais on ne forge pas l'humain comme l'on forme le fer (tu l'appris à tes dépens).Il t'avait demandé ;"tu sais découper au chalumeau,tu sais souder?Rampillon ;il s'appelait Mr Rampillon ,mais tout le monde l'appelait "le rouquin" ."Tu commences lundi "te dit-il en te serrant la main .Contrat en poche tu te retrouvais donc fragile et sans expérience dans cet immense atelier(un des plus grands d'Europe).Ton calvaire commençait !Les nefs n'étaient pas celles des cathédrales ,empruntes d'un silence de plomb,mais agitées tel les pavillons Baltard ,grouillantes de vie et saturées d'échos rebondissants et agressifs .Sifflements des meuleuses,ronronnements des plieuses (dont la plus grande dite à "col de cygne" nécessitait un savoir faire appris sur le tas ),crépitements des chalumeaux et plus assourdissant encore ,sur la plaque le martelage des pièces formées à chaud .Cinq-cent ouvriers,techniciens et ingénieurs s'activaient à la fabrication (en réalité blocs et panneaux préfabriqués)d'éléments de coque pour assemblage au bassin de Laninon(on ne parlait pas encore de "jumboïsation ).Tu regrettais déjà sous le poids d'une hiérarchie trop lourde,trop protocolaire et souvent méprisante (que tu jugeais comme telle ,mais çà c'était avant!),d'avoir quitté le collège pour un apprentissage que tu avais espéré à tort émancipateur.Comment pourrais-tu tracer ton erre sur un océan d'incertitudes ,petite coquille de noix .


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  • Et encore celui-ci écrit le lendemain .Il me faut prendre une certaine distance sur les petits malheurs quotidiens .Maints drames vécus dans notre microcosme sans que cela n'affecta durablement .Je ne demande pas la "panthéonisation "pour ces "figures"du magasin,mais la mémoire ,si n'est pas trop demander,de leur noms .

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    Entrant dans le bureau, armé de mon plus beau sourire,après avoir salué Miguel le pilier de rugby,accessoirement manager de ce petit paradis,puis le courageux Gary(frêle silhouette qu'un primate(raffiné aussi celui-là!) affublait, bien sûr en toute innocence, d'un curieux surnom:grain de riz soufflé!!Avec ses cheveux noirs de jais ,son teint olivâtre et son visage émacié, beaucoup le traitaient de niakoué).Gary dont j'étais loin d'imaginer, avant sa rechute en 2011,qu'à dix sept ans un cancer scélérat lui bouffait le palais et qu'une intervention chirurgicale avait sculpté un peu plus son masque de souffrance.Villejuif ,une fois, deux fois,trois fois!!!Et cette formidable envie de vivre.L'oeil accroché par je ne sais quel artifice de chirurgien,évidemment ne pétille plus de cette malice que nous aimions tant.Il nous donne une leçon de courage.L'oeil n'est pas dans la tombe ,du fond de sa caverne il veille à entretenir la flamme.Alors nos humeurs,nos accents graves pour des accents aigus mal goupillés,les points sur les I,les trémas que l'on ne met qu'à Noël,les points virgules et les parenthèses que l'on ouvre trop souvent,anathèmes frivoles, sont évidemment dérisoires et pourtant tout ceci alimente nos journées de bien portants insolents!!Je me plante devant le bureau de maître Yodadou.....Dont il a épinglé l'effigie(le vrai ,le seul ,Yoda)sur un tableau derrière lui.Hypocritement je lui tends la main;""bonjour monsieur truc muche" ...IL éructe un non catégorique .Oh toi mon gars si tu ne sais pas parler,tu sais lire me dis-je."Tu as lu mon message à ce que je comprends".Touché le correcteur ,corrigé,finalement il n'a pas d'estomac ,pour le reste je ne me prononcerais pas...Une petite voix me dit:"ne décoche plus tes piques assassines".Il est comme le pouilleux dans une colère noire,son jeu est abattu et ses atouts perdus".C'est qu'il n'a jamais su jouer cartes sur table,de tours de passe-passe en faux-fuyants il a quand même fait tapis.Sans doute avait-il un papillon sur l' épaule.Dès aujourd'hui ses zygomatiques sont en repos prolongé pour cause d'égo décentré!La bande de surdoués qui hier encore se détendait au ressort comique si fin de ses blagues insensées n'en rira plus non plus.


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  • Et celui-ci adressé à un surdoué de l'écriture .Ne soumet-il pas sa prose tellement décalée qu'elle nous apprend bien plus qu'il ne le voudrait .

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    Monsieur bonjour!Vous m'excuserez de faire intrusion dans dans votre petit monde,si petit qu'il me semble impossible, depuis bientôt un an que j'occupe, en partage bien sûr, l'espace de notre merveilleux service, que vous n'ayez pas mis un nom(monsieur X) sur le visage ,somme toute avenant ,de cet individu qui manifestement vous incommode.Rassurez vous une allergie n'est pas mortelle, sauf à développer un oedème de Quincke,ce qu'évidemment je ne vous souhaite pas .Il me serait fort désagréable de vous entendre suffoquer et même pis vous voir à terre,amas de chair molle !Comme j'ai remarqué votre goût pour les jeux de mots style carambar,je ne résiste pas au plaisir de vous dire à quel point vos digressions puériles font rire toute la boîte et je suppose, les responsables qualité de nos fournisseurs.Le sens du ridicule vous échappe et comme aurait dit Michel Audiard ;"les cons çà ose tout c'est même à çà qu'on les reconnaît!!D'autre part votre propension à vouloir redresser les accents aigus, que je malmène certes dans mes annotations , révèlerait-elle une pathologie latente?Pour lire votre prose dans les dossiers que je mets en litige,je ne peux que m'interroger sur votre âge mental.Jusqu'à maintenant j'étais magnanime, je ne déteste pas les guignols.Mais puisqu'aujourd'hui par vos écarts de langage vous me donnez une occasion, si rare dans le contexte tendu que nous vivons, de pure jubilation. C'est donc sans délicatesse que je vous mets non pas les poings sur votre face de lune qui prendrait de trop belles couleurs, mais les points sur les I .Excercice dont vous apprécierez je l'espère la précision !!!!!

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  • Le mois d'août me laisse tout loisir de lire et relire les textes incriminés,mis à bon escient sur un réseau social ,évidemment visibles par tous!Il se trouva donc un foutriquet dont je préfère ignorer le nom,pour alarmer la compagnie ,d'abord incrédule,puis carrément outrée.Comment cet individu en disgrâce se permettait-il d'ironiser sur des collègues de travail?Ce manchot de l'informatique,tout juste capable de suivre à la lettre les applications nécessaires au bon fonctionnement de la recette .Cliquait-il seulement par étourderie qu'il se mettait dans une impasse .Il se trouvait toujours un autodidacte pour me souligner mes faiblesses .Mes charmants camarades ne voulant en aucun cas se mettre autour de la table et mettre à plat nos différents,ils ne me laissaient donc guère le choix des armes.J'optais sans hésitation pour la plume !Après une énième réflexion désobligeante de l'élu (oui il est auréolé,mais pas par moi,quel outrage)CHSCT ,le clavier se mit à chanter.

    Des briseurs d'os aux suceurs de gras toute une fourchette de prédateurs bien décidés à se payer sur la bête.Le jeu des chaises musicales très prisé de nos jours dans les entreprises, réserve quelques surprises.La distribution des rôles révèle de temps à autre un volatile gouailleur et impertinent.Plus "voleteur" que coursier il n'en fait pas moins le ménage pour l'escadrille,lâchant les petites merdes comme autant de notes à payer pour que le concert dure!Ses gammes erratiques dans la sidérurgie ou l'automobile l'ont conduit ici ,cela fait 7 ou 8 ans,(il n'y a pas de fumée sans feu)Du strapontin au fauteuil il a joué les funambules sur la perche qu'on lui tendait.Plus choisi par un directeur de casting qu'embauché par un DRH,(oubliées les fourches caudines des recruteurs exigeants).Pas un aigle surtout pas un aigle;que la tourmente ne facilite pas son ascension.D'envergure moyenne il doit battre des ailes,lutter contre le vent,l'énergie du désespoir est son carburant!!!

    Face à lui un cégétiste grand teint qui tenait le haut du pavé quand les déclarations liminaires sur le perron de la direction avaient encore de l'audience.Déboulonné ,comme le fut dans une autre dimension la statue de Lénine,ange déchu,il lui reste le vocable hérité de ce vecteur qu'il avait instrumentalisé.Oh il parvient encore à donner le change à quelque individu satellisé nostalgique de l'étoile rouge et autre pèlerin béat.Au bal des faux-culs il ne danse même pas,les épaules arrondies et la panse relâchée,virtuose de la double partition,il siège!!IL n'a pourtant pas de jeton.....

    Ainsi va la vie dans l'entreprise.


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