• Je suis à peine arrivé à ma table de travail que le téléphone sonne ."Gilbertilo".Je reconnais la voix de mon n+3(selon la formule désormais usitée dans l'entreprise, new style ,new age ,new tout ce qu'on veut ,mais surtout pleine de pédantisme et de condescendance pour l'ancienne mouture jugée trop franchouillarde.Le génie militaire je ne le nierais pas avait une certaine lourdeur administrative,un paternalisme souvent pesant ,mais je dois le souligner,dans la hiérarchie cependant un respect de la personne humaine et une certaine distance quand aux événements sociaux agitant de temps à autres les chantiers et ateliers .De gouvernement en gouvernement,de recentrage en restructuration la chronique d'une mort annoncée s'écrivait sur le chaud ,sur le tas !Des luttes post-soixant-huitardes encore pleines d'illusions aux luttes intestines entre syndicats,l'un résistant ,malheureusement noyé dans les urnes avec la marée rose de Miterrand et l'autre que pour être "gentil" je qualifierais de pragmatique,mais qu'au fond je juge "accompagnant"jusqu'au dernier souffle..................)"Gilbertilo ,tu peux monter à mon bureau ".

    Oui j'arrive .

    Il me faut cinq minutes pour monter le large escalier où il est indiqué :"tenez bien la rampe"et accéder au bureau de mon N+3, lui transfuge de "l'ancien régime" qui a semble t'il endossé le nouvel habit avec l'allégresse des nouveaux convertis.

    Des camarades facétieux ne comparaient -ils pas tous ces nouveaux embauchés à des adeptes de Moon;même regard ,même allure ,le badge en pendentif et le portable greffé à l'oreille(comme si la révolution terrestre était assujettie à leur réactivité).Formatés,il est vrai à coup de primes d'objectifs,ils appliquent stricto sensu les "process"édictés par des "écorcheurs "de boîtes.


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  • Le président du Medef donnant l'accolade à notre brillantissime ministre de l'économie cela pourrait paraître surréaliste à un profane,mais ici point de cadavre exquis,tout est écrit d'avance.Bien sûr le sanguin matador agite le chiffon rouge pour donner le change aux petits porteurs et remettre au pas l'impétueux bretteur,mais une fois encore tout cela n'est qu'affichage .Dans les alcôves les langues sont alertes,les baisers empoisonnés,les maires du palais, des sans dents,font des gorges chaudes.Après les analphabètes de chez "Doux",voilà les "tire au cul" ,les dilettantes,les rêveurs et j'irais même jusqu'à dire les réfractaires ,là ou je vois des bourreaux de travail ,des stakhanovistes ,de bons petits soldats .Loin d'être bêtes et disciplinés,consciencieux,rigoureux souvent amoureux de leur métier,ils ne rechignent jamais à l'ouvrage .Que leurs voix s'expriment dans les urnes et qu'ils laissent le chapitre s'écrire sous les ors de la république .Bien sûr on leur avait donné à lire la préface alléchante écrite par un candidat dont j'avais,sous des faux airs bonhomme, depuis longtemps décelé les velléités,mais voilà comme l'avait dit un comédien :"la pièce se crée sur scène au fur et à mesure".Quand les rôles s' intervertissent ,le ton peut changer !Voilà donc deux petits évadés de l'utopie qui au delà d'un pragmatisme que je pourrais comprendre se font les chantres non seulement du marché,mais également de l'exploitation du capital humain qui reçoit hélas les dividendes en "monnaie de singe".Ah la belle arnaque que ces "trente cinq heures".Mais de qui se fout-on ?Loin de décroître ,la productivité a augmenté depuis la mise en place de cette loi Aubry. J'avais flairé l'entourloupe,connaissant la promptitude des employeurs à s'adapter, souvent par des moyens aux limites du code du travail,j'avais voté contre l'application de ces nouveaux horaires .La belle affaire que cette loi chargée de tous les maux par la droite , le patronat et à mots à peine voilés durant des années par une certaine gauche,moins gauche qu'une droite supposée adroite mais finalement pleine de gaucherie voulait nous le faire croire .Mais voici qu'à l'instar d'une droite décomplexée ,une gauche libérée projette de trancher un nœud gordien qui en fait est une grosse ficelle politique indigne de ces brillants énarques .C'est bien connu ,plus c'est gros plus çà passe ,alors tapons sur la pauvre Martine ,que pour ma part je jugerais bien naïve quand au remède de ce chômage galopant et qui quoiqu'en disent les politiques est une variable d'ajustement et un joug puissant pesant sur les "masses laborieuses".Faire payer par la communauté et encore pas les petits malins,le prix de la cupidité d'une classe indigne .Manu et Manu les monomaniaques pourraient me faire rire si leur obstination à taper dans tous les sens du terme sur les plus vulnérables et encore avec l'appui de certains d'entre eux trop bien conditionnés par une éducation nationale schizophrène .


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  • Non pas que je déteste la marche solitaire qui nous libère de bien des préoccupations et nous rend à nous même quand la distance sollicite un tant soit peu notre énergie vitale ,je le répète cet exercice jubilatoire devenu essentiel à maints penseurs peut m'être d'un grand secours pour diluer une peine ou simplement me calmer après un orage conjugal,mais la trace stérile pourtant pas faute d'essaimage , indifférente aux efforts prodigués fut-elle esthétique arabesque me laisse la gorge plus torturée et plus sèche qu'un oued inondé de photons.Le jeûne dans le désert qui propulsa un nazaréen vers une destinée même pas imaginée dans ses magiques régressions ne me révéla sous le soleil exactement, pas l'ombre d'une illusion.J'aurais aimé pourtant candide que j'étais, dans une course épique , comme un souffleur de vers faire gonfler les cœurs de pierre et briller les pupilles éteintes .

     


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  • Je n'oublierai jamais ces mots qui sonnèrent le glas de mon innocence.La dure réalité venait de frapper en pleine gueule,le candide que j'étais.Le devoir portait sur la guerre .Je m'en souviendrai toute ma vie ,j'avais mis toutes mes tripes ,dans la description la plus objective d'un champ de bataille.La Grande Guerre me donnait dans l'horreur une matière inépuisable .Acier brulant et charpie.Que savais-je des industriels SCHNEIDER ET KRUPP ?La "grosseBERTHA" me disait bien quelque chose,mais de là à faire le rapprochement avec la RUHR.Quelle claque j'ai prise.J'avais écrit un"chef d'oeuvre"de sensibilité et de réalisme.Bien que n'ayant pas lu "voyage au bout de la nuit ",la nature humaine aux sentiments exacerbés,de la merde ,de la boue,du courage ou de la folie?De ces soldats hébétés,à la vue de leur meilleur ami transformé en écorché de laboratoire.Mourir ou crever c'est le titre d'un bouquin qui traine dans ma bibliothèque,quelle différence?Elle est de taille,la dignité,se battre jusqu'à bout de sang,s'accrocher à la vie ,ne pas tout perdre dans cette absurdité.De l'acier du feu,pour faire du fric.Et tes cou ..... ne servent à rien!Tu es là pantelant ,prêt à croire n'importe quoi....pourvu que...Tu es un bon petit soldat ,on a misé sur toi ,Il faut que tu rapportes,alors cravache nom de dieu!!!Zéro pointé,hors sujet!!Le verdict est tombé.Adieu aux armes .Elle m'a eu la prof.Entre nous c'était la guerre.La force de frappe;la dissuasion,la froideur mathématique d'une machine de guerre.Comment pouvais -je m'intéresser à çà .Le "dormeur du val" m'avais tellement ému..Et çà continue encore et encore......Qu'est-il devenu ce camarade de classe ,admirateur des USA,qui avait si bien compris la sèche vérité,l'argent d'abord!


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  • Voilà bientôt dix-sept ans que nous nous fondions dans le même tableau .Oh il y eut bien des moments de lassitude,des irritations et même des ruptures intempestives (je confesse mon impétuosité),mais je me rendais toujours à cette conclusion ;je l'ai dans la peau .Nous avons ensemble tourné les pages d'un feuilletonesque cinquante nuances de gris jusqu'à cette insolente blancheur .Et malgré les incitations appuyées de quelques militantes de la douceur à tous crins,pourtant sur le fil du rasoir je m'étais battu pour la garder .Mais tout à une fin ,je ne sais pas si c'est ma proche soixantaine ou simplement l'ennui d'un jour pluvieux,en tous cas prenant à témoin le miroir de la salle de bain, dans un soliloque grimacier je déclarais mon envie irrésistible de changement.Couper tout,redessiner les lignes de ma vie,retrouver une certaine fraîcheur et emporté  dans un geste rageur je l'assassinais!Sur elle je me suis acharné en coups brefs mais fermes .Ainsi celle qui fut ma fierté,celle à qui je prodiguais tant de soins fut fauchée sans vergogne .Maintenant réduite en miettes dans le lavabo elle satisferait l'appétit du siphon !

     


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